mardi 26 octobre 2010

Curiosités naturelles du Centre Rouge

La traversée du désert ne fut pas qu’une succession de cailloux au bord d’une route droite et vide… Non, elle était ponctuée de lieux à visiter absolument, certains représentant l’Australie a eux seuls…

Premier étape : les Devils’s Marbles, où « billes du diable » en version française. Il s’agit tout simplement d’énormes blocs de pierres ronds, posés les uns sur les autres où les uns à côtés des autres. Ce fut l’occasion d’essayer de nouvelles pirouettes photographiques :

Après les Devil’s Marbles direction le gros caillou le plus célèbre du monde : Uluru. Le site, sacré pour les aborigènes, se trouve presque pile poil au milieu de l’Australie. Pour y accéder, nous nous affranchissons d’un droit d’entrée de 25$ par personne. Nous roulons quelques instants et là… nous croyons à une mauvaise plaisanterie ! Je m’explique. Le matin, en quittant notre campement (oui, nous sommes tout à fait nomades à présent), il commençait à pleuvoir et cela s’intensifiait à mesure que l’on approchait. Par chance, avant l’entrée, nous nous sommes arrêtés au centre d’information et la pluie a cessé. Nous nous dirigeons vers l’entrée, nous passons les barrières puis nous roulons quelques instants pour voir : Uluru la tête dans les nuages !

Nous avons payé 25$ pour voir 1/3 de la pierre !!! Mais parait-il que nous étions « chanceux » car cela n’arrive que très rarement, environ tous les 100 ans. Mouai, nous n’étions pas convaincus de notre chance sur ce coup là. Nous en profitons tout de même pour faire les balades autour du rocher. Chose incroyables, il y avait même des mini-cascades !

Il est possible de monter sur le rocher par un pente très abrupte mais cela n’est premièrement pas recommandé et surtout contraire aux croyances aborigènes pour qui Uluru est sacré. C’est donc une offense de l’escalader mais une fois de plus, même s’ils sont libres d’exprimer leur pensée, ils ne peuvent pas faire appliquer une règle interdisant l’ascension. Ainsi chaque année, de nombreux touristes totalement irrespectueux s’obstinent à monter et chaque année, des blessés ou mêmes des morts font grossir les statistiques.

Moins connues, mais situées sur le même domaine, les « Olgas » font également partis des rocher sacrés. La brume présente lors de notre visite leur donnait un petit côté mystérieux qui était tout à fait intéressant.

Quoi qu’il en soit, nous revenons le lendemain pour prendre en photo le lever du soleil, et cette fois sans nuages !

Ensuite nous filons Kings Canyon où une randonnée de 7 km nous attend. Les paysages sont à couper le souffle. Nous évoluons à travers des formations rocheuses d’une couleur rouge-orange impressionnante.

Au milieu du canyon se trouve le jardin d’Eden avec sa végétation surprenante. Il y a également un bassin mais nous n’y mettrons que les pieds car l’eau est très froide !

Enfin, dernier arrêt nature du désert : le lac salé Hart, qui est asséché. Ainsi, nous pouvons marcher sur une grande étendu toute blanche. Là encore nous avons de la chance car la semaine précédente, de forte pluie ont rempli le lac d’une eau brunâtre. Ainsi, en temps normal (sans toutes ces pluies totalement inattendues), le blanc est encore plus éclatant !


Hé voilà, il suffit de faire 7000km pour voir ces différentes choses! Il faut aimer rouler c'est certain...

mercredi 6 octobre 2010

The Red Center... L'Australie désertique!

Après un certain temps le long de la côte Est, il était temps de filer vers le Sud, en passant par le centre, c'est-à-dire le désert. Qu’y a-t-il d’intéressant me direz-vous ? Hé bien le caillou le plus célèbre d’Australie : Uluru. Mais cela fera l’objet d’un nouvel article. Il s’agit pour l’heure de vous faire partager une expérience assez intéressante : la traversée du désert. Pour rejoindre la sud et Adélaïde, nous avons effectué un périple de 5000 km. Celui-ci était parsemé de paysages lunaires, de carcasses de voitures ou d’animaux, de minuscules localités totalement perdues.

Nous nous sommes enfoncés dans les terres à partir de Townsville, deuxième ville du Queensland. Dès que l’on change d’axe autoroutier (en dehors de la côte), nous croisons une espèce gigantesque et assez effrayante : les road trains. Ici, les camions sont autorisés à tirer jusqu’à 5 remorques. Les autoroutes australiennes ne sont pas du tout comparables à ce que l’on peut trouver en Europe. Il s’agit uniquement de 2 voix qui se croisent. Pour doubler un road train, c’est toute une étude qui nous attend : a-ton assez de place, est-ce possible, combien y-a-t-il de remorques ? Il faut aussi dire que les camions ne roulent pas du tout à la manière européenne. La plupart du temps, ils sont bien au dessus des limites de vitesses autorisées et ce sont eux qui nous dépassent ! Quoi qu’il en soit, un road train ne s’arrêtera jamais brusquement, peu importe la raison. En effet, lorsqu’il freine, il lui faut… 1km pour s’arrêter.

Donc mieux vaut ne pas se retrouver sur leur chemin. Pour les humains, c’est bon je pense que notre instinct de survie est assez développé, même pour les plus stupides mais ces road trains ont eu raison de bien d’animaux : kangourous, vaches, moutons, chameaux… Oui chameaux. Car l’Australie compte une importante population de chameaux. Ils étaient utilisés en guise de transport avant l’arrivée du train. A l’ère moderne, ils ont étaient laissés pour eux et du coup errent dans le désert même si certains sont utilisés à des fins touristiques (la balade en chameau est tendance !).

L'émeu de la station service... un peu curieux!

Comme vous pouvez l’imaginez, la route dans la désert est quelque peu ennuyeuse. Parfois, il s’agit juste d’une longue ligne droite qui peut durer 500km. Les seuls endroits où il subsiste quelques traces de vie sont road-house distants d’environ 300km les uns des autres. Il est possible de se ravitailler en pétrole mais le prix est bien évidemment deux fois supérieur à ce que l’on trouve sur la côte.

Un signe de civilisation : une road house!

En dehors de road house il y a aussi quelques petits villages, très isolés. Sur 5000km, il y a 3 localités que l’on peut qualifier de ville : Mount Isa, Alice Springs et Cooper Pedy. Mount Isa compte un grand nombre de mineurs, c’est de là qu’elle tire son dynamisme. Nous ne ferons qu’y passer, pour prendre de l’essence et une douche après 800km riches en émotions. En effet, nous voulions parcourir cette portion d’un coup donc nous avons roulés… beaucoup roulé. Ce n’était pas vraiment agréable pour nous car on frisait les 40° mais c’est surtout la voiture qui a jeté l’éponge. Par 2 fois le moteur c’est arrêté et nous avons du faire une pause de 15 minutes pour lui permettre de reprendre son souffle !

Alice Springs, quant à elle, est la capitale du centre australien. En fait, ce n’est pas vraiment une grande ville. Néanmoins nous pouvons trouver le 1er supermarché depuis 1200km donc un grand soulagement ! La population aborigène est très importante à Alice Springs. Malheureusement, nous pouvons constater les effets de la colonisation européenne sur cette population. En effet, nous y étions un samedi et bon nombre d’aborigène étaient réunis dans un parc ou dans la rue et se faisaient remarquer par de violents échanges verbaux. Ils étaient fortement alcoolisés. C’est un phénomène que nous avons rencontré dans toutes les villes du centre. L’alcool occasionne des dégâts considérables dans les petites communautés et certaines personnes sont tout simplement rejetées car alcooliques. Il en est de même pour l’essence. Ces dernières décennies, certains aborigènes se mettaient à « sniffer » l’essence, c’est pourquoi dans le centre de l’Australie, nous ne pouvons plus qu’acheter de l’essence d’Opal. Voilà un côté beaucoup moins reluisant pour les colonisateurs. Une très grande partie des peuples aborigènes ont un mal fou à s’intégrer et à vivre à l’occidental. C’est assez désolant. Il y a très peu d'aborigènes qui occupent des emplois dans les commerces ou restaurants d'Alice Springs alors que la population est majoritaire!

Enfin, dernières ville du désert : Coober Pedy. Il s’agit là d’un décors tout à fait spécial et assez inhabituel. En fait, Coober Pedy est la capitale mondiale de l’opal. Des mines sont disséminées un peu partout autour de la ville (il faut donc faire attention car on peu tomber dans les trous). Pour se parer aux températures extrêmes, les habitant ont construit de nombreux bâtiments et maisons sous la terres (des habitations de type troglodyte donc). Nous avons eu l’occasion de visiter une petite église catholique construite sous la roche (un des premières au monde). A la surface, la ville est assez désolée. Certains endroits ont même servis à tourner certaines scènes de Mad Max !

La ville

L'intérieur de l'église

Les mines d'opal

Nous avons fini notre traversée en rejoignant Port Augusta, sur la côte méridionale en Australie du Sud. Pas de problème avec la voiture, ce fut un point majeur. Car si on tombe en panne dans le désert il revient plus cher de la faire remorquer que de l'abandonner et d'en acheter une autre.. En tout cas, en cours de route nous avons croisé des "originaux" qui faisaient cette traversée...en vélo!! Nous étions bien content de retrouver la civilisation et les prix bas mais ce fut une expérience unique et l'opportunité de rencontrer de vrais chasseurs de kangourous et crocodiles (un peu flippants quand même).

Bientôt la suite des aventures dans le Red Center avec les parcs nationaux!